Etudier oblige à imposer un certain nombre de contraintes aux personnes avec qui l’on vit. C’est indéniable, il n’est pas possible de faire autrement, c’est un aspect des choses à ne pas négliger. Ces personnes peuvent se trouver gênées par notre projet de formation et elles peuvent ne pas être disposées à subir ces contraintes, c’est légitime puisque étudier chez soi revient à faire de son domicile un lieu de travail. C’est ainsi et on n’en n’a pas toujours conscience. Il convient de mesurer l’importance de cette transformation, elle s’apprécie de deux manières différentes.
- D’une part l’espace privé s’en trouve réduit.
Une partie du logement devient réservée à l’étude, cette nouvelle affectation a pour conséquence des restrictions matérielles, temporelles, et financières. La personne qui étudie devient intellectuellement et psychologiquement indisponible, la formation mobilise complètement l’esprit et interdit l’échange avec les autres. Il arrive que des salariés soient obligés de travailler chez eux le soir ou en fin de semaine, mais la situation n’a rien de comparable avec celle des étudiants. Pour ces derniers l’étude domicile peut devenir systématique, la réflexion se poursuit une fois les cours terminés et la part de travail personnel peut être importante.
- D’autre part il n’y plus de séparation nette entre le travail personnel fait à la maison et la vie privée. Pour un étudiant les mêmes lieux ont une affectation différente suivant le moment de la journée et les circonstances.
Il vit comme un travailleur à domicile lorsqu’il n’est pas en cours. Pour une personne engagée dans la vie active c’est un vrai problème car l’espace et le temps réservés à la vie privée s’en trouvent considérablement réduits. Il faut arriver à vivre de cette manière et prendre garde de ne pas se retrouver à contre courant des autres personnes avec qui on partage sa vie et son logement. Cette situation peut générer des conflits, elle crée aussi un risque de déséquilibre personnel car il n’y plus de limite au travail si ce n’est la fatigue. La solution consiste justement à poser des limites au travail fait à domicile, celles-ci doivent être discutées et convenues avec les personnes qui partagent le même toit.
Le cas d’un jeune étudiant
Un jeune étudiant résidant au domicile de ses parents ou vivant de manière plus indépendante s’organise comme il le souhaite. Sa formation peut lui prendre quasiment tout son temps, à la différence d’un adulte ayant des responsabilités familiales. L’important est de tenir compte de tout cela, d’éviter les excès et les conflits. Il est difficile de vivre en couple si chacun a son propre rythme de vie, avec des différences se rapportant à la fois aux exigences professionnelles et sur le plan de la vie privée. Comme l’étude empiète naturellement sur la vie privée on arrive facilement à ce genre de situation.
Pour cette raison la reprise d’études doit conduire à un travail limité dans le temps. Si on ne vit pas seul, il est possible de s’entendre sur une durée d’études d’une à deux années, au-delà cela devient difficile. Pour cette raison les cours du soir nous semblent une formule pleine d’inconvénients. Tout le monde ne peut pas se permettre de vivre dans ces conditions. Par ailleurs, il est aisé de constater que les personnes qui décident de vivre ensemble ont souvent un style de vie comparable, parfois même elles exercent une même profession. Cela prouve les difficultés qu’il peut y avoir à vivre de manière très différente. La vie moderne est devenue compliquée et il est difficile de la compliquer davantage.
C’est probablement pour ces raisons que l’entente suppose une convergence d’intérêts. Il peut être observé l’existence de nombreux couples de médecins, de sportifs, de musiciens … , ce constat ne s’explique pas uniquement par la possibilité de rencontre sur les lieux de travail. Ces personnes s’organisent plus facilement que les autres parce qu’elles ont un mode de vie comparable. Dans d’autres configurations chacun pourra régler le problème à sa façon, en fonction de sa situation personnelle.
Il ne faut pas nier les complications exposées, le mieux est de les reconnaître et de savoir faire des concessions pour les rendre acceptables. Il doit y avoir une contrepartie positive à ce que l’on impose à son conjoint. Dans le cas où il n’est pas possible de travailler chez soi, et quelles que soient les raisons, il faut trouver une autre solution. Il reste à se rendre en bibliothèque, à arriver en avance sur son lieu de formation pour trouver une salle disponible pour travailler. Si vous ne trouvez pas de solution à ces problèmes, si vous pensez ne pas être en mesure de réunir un minimum de conditions favorables à votre projet d’étude, mieux vaut le différer.