Les besoins en formation des adultes doivent tenir compte des précisions qui viennent d’être données et du projet de formation de l’individu. L’évolution des besoins en formation découle en bonne partie de l’extension du champ des connaissances et du développement des techniques qui modifient l’environnement et la nature du travail humain. Les personnes engagées dans la vie active veulent être formées à ces nouvelles techniques et apprendre à les utiliser de manière efficace.
Souvent, pour cela, il est utile de comprendre leur fonctionnement. Elles voudraient aussi pouvoir remettre en cause leur environnement de travail chaque fois que celui-ci est considéré comme inadapté et avoir leur mot à dire sur la place de l’homme dans cet ensemble. Pour être écouté il faut avoir des compétences reconnues sur toutes ces questions. Il n’y a pas de bonne raison de refuser de satisfaire ces besoins. Il faut revenir à une vision plus globale des choses.
La spécialisation ne doit pas enfermer et la technique doit rester au service de l’homme. Les obstacles existent car ceux qui développent et vendent des produits nouveaux cherchent à protéger leur savoir et à rendre les utilisateurs dépendants de la technique, ces derniers se retrouvent à accepter des exigences définies par d’autres, sans pouvoir les adapter à leur environnement de travail. Le développement des techniques peut être un facteur de rigidité et de complexité défavorable à tous ceux dont la formation est insuffisante. C’est une situation paradoxale car ces progrès libèrent des tâches pénibles et limitent l’effort physique.
En réalité la dureté du travail est reportée sur tout ce qui relève du domaine cérébral. Le travail humain demande à réfléchir davantage à ce qui se passe, il consiste à identifier ce qui fonctionne bien ou mal, à rechercher des solutions aux difficultés qui se présentent. Il faut donc de l’attention, de la concentration, de la réflexion. Le reste est laissé aux ordinateurs, aux machines, aux techniques qui agissent à notre place pour un travail que nous ne sommes plus capables de faire.
Un phénomène récent
Nous ne savons pas encore gérer toutes ces questions car il y a beaucoup de nouveauté dans cette situation. Plus que jamais la formation porte sur l’homme, on va chercher à valoriser son raisonnement et ses qualités psychologiques. Les qualités humaines et la manière de former l’homme deviennent des priorités. Dans cette configuration des choses la mesure du niveau de formation atteint et le classement des individus les uns par rapport aux autres a perdu de son importance. L’apprentissage, la possibilité de progresser, les résultats qu’il est possible d’escompter ont davantage d’importance que les classements et les classifications.
En présence d’adultes le formateur joue le rôle d’une aide extérieure, il devient un guide pour diriger et encourager l’apprentissage, il détecte les difficultés rencontrées pour tenter d’y remédier, il donne des conseils de méthode à l’étudiant pour l’aider à progresser et à atteindre les objectifs qu’il s’est fixé. Les aptitudes des individus et les différentes composantes de leur projet personnel vont déterminer le choix d’une formation. Une plus grande part de subjectivité existe désormais dans les choix des personnes qui décident de reprendre leurs études et de continuer à se former. C’est une nouvelle forme d’orientation et d’adaptation aux exigences du monde actuel.