Les compétences n’ont de valeur que si elles sont reconnues. Nous avons précisé que la, formation devait répondre à des besoins qu’il est possible d’identifier. Les efforts faits pour se former doivent être reconnus et le bénéficiaire doit y trouver des avantages.
Les adultes se forment pour progresser dans leur métier ou encore, s’ils envisagent d’en changer, en fonction des exigences du métier qu’ils comptent exercer par la suite. Le changement d’orientation pose des problèmes spécifiques que nous n’allons pas aborder. Indépendamment de cette question, la formation doit avoir un rapport direct avec ses besoins, c’est-à-dire ceux qui découlent de son engagement professionnel, et c’est à partir de cette relation entre formation et profession qu’il convient d’en apprécier les résultats.
Par la passé, il était habituel de se former pour entrer dans la vie active et ensuite la formation continue permettait éventuellement de compléter sa formation pour progresser dans la hiérarchie. Si la formation continue a été remplacée par la formation tout au long de la vie, celle-ci n’est pas conçue pour permettre de progresser dans la hiérarchie des entreprises ou la hiérarchie sociale. C’est une possibilité qui n’est pas écartée mais il y a surtout la nécessité d’accompagner le progrès des connaissances et des techniques de manière à rester compétitif. La formation tout au long de la vie modifie la place de la formation pour en faire une composante de l’emploi.
L’instauration d’une relation fonctionnelle
La véritable transformation est l’instauration d’une relation fonctionnelle entre le travail et la formation. Cela remet en cause la division entre la formation initiale et la formation continue. Si l’on met en place ce nouveau modèle il devrait être possible de se former à tout âge et de progresser dans la hiérarchie des entreprises en fonction des efforts faits pour se former. La réussite devrait être davantage liée aux compétences et à leur bonne utilisation. Pour ces raisons la demande de formation a changé. Les besoins se sont diversifiés en termes de niveau de compétence et en termes de spécialité.
Se former n’est plus une fin en soi, ce n’est pas non plus une mesure de prévention contre le chômage. Acquérir des compétences et ne pas les utiliser est vu comme une perte temps. Il devient difficile de proposer aux individus de se former dans un premier temps et de reporter à plus tard l’examen du bénéfice qu’ils sont susceptibles d’en tirer. Pour ces raisons on trouve dans les cycles de formation pour adultes des personnes qui sont déterminées et souvent très motivées. Il s’agit de personnes qui ont déjà suivi des études et qui viennent compléter leur formation. Elles en attendent un bénéfice quasi immédiat car elles ont prévu par avance une promotion ou un changement de poste. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies les résultats ne sont pas bons. Les stages de formation qui n’intéressent pas les participants échouent dans la réalisation de leurs objectifs.
La formation des adultes non qualifiés, celle de personnes plus ou moins désocialisées, des chômeurs de longue durée est pour ces raisons très difficile. Il peut y avoir des blocages terribles susceptibles de nuire au succès de la formation. Vouloir les former ne se limite pas à les aider à acquérir un savoir ou à leur demander de se fier à une méthode de travail. C’est beaucoup plus compliqué que cela. Il y a tout un travail à faire sur la personne avant de rendre le processus d’apprentissage possible et efficace. L’enseignant doit avoir été formé à cette prise en charge, une double compétence d’enseignant et de psychologue est parfois nécessaire. Le contenu de la formation doit être adapté à ce contexte. L’évolution des mentalités est favorable à la reprise d’études. Après quelques années de travail on peut vouloir se former de nouveau, pour se spécialiser, développer une seconde activité, ou encore changer d’orientation.
Pôle emploi et ses formations
Le Pôle Emploi propose des formations aux personnes au chômage. Le personnel de cette institution a pour rôle de , conseiller les chômeurs et de les aider à trouver des solutions à leurs difficultés. Il est aussi possible de se débrouiller plus ou moins seul et do prendre connaissance des différentes formations existantes. Une fois le projet défini, l’offre de formation correspondante est assez facile à identifier.
Les institutions de formation se trouvent alors mises en concurrence. Cette évolution vers le modèle de la concurrence a une incidence sur l’enseignement. Désormais l’offre doit être ,attrayante et l’enseignant doit représenter l’institution qui l’emploie, de manière plus ou moins explicite on lui confie un rôle commercial. La réputation d’une formation conditionne le degré de sélection des candidats.
Pour intéresser les étudiants il convient de les accompagner dans leur projet. Ce projet doit être mené à son terme et il est malvenu d’envisager une sélection en cours de formation. L’orientation change de place. Elle consistait à diriger l’étudiant d’une formation vers une autre au vu de ses résultats, c’était une forme d’orientation a postériori. Désormais, l’orientation devient une composante de la formation. Il faut cibler son public avant le début des cours et si des difficultés se présentent en cours de formation il faut avoir prévu à l’avance des solutions pour éviter de repartir de zéro.
La division des enseignements en crédits de formation, la possibilité de conserver le bénéfice d’un examen dès qu’une note passe la moyenne sont des mesures qui vont dans ce sens. Ces nouveautés sont favorables à la poursuite d’études. L’enseignant doit aider, faciliter, encourager bien davantage que par le passé. Il lui est même parfois demandé de jouer un rôle de conseil auprès des étudiants.