La formation s’est développée pour les résultats qu’il est possible d’en attendre. Apprendre un métier, acquérir un savoir faire expliquent la nécessité de se former. Ces résultats sont visibles dans le cas d’un travail manuel, pas directement observables pour les métiers plus intellectuels. La valorisation du seul savoir faire doit être rapprochée de l’époque où le travail était essentiellement manuel et réalisé à l’aide d’outils. Apprendre à se servir d’outils consiste à développer une action extérieure à soi-même pour réaliser des choses conçues par avance.

L’éducation pour faciliter l’insertion

L’éducation a été conçue à l’origine pour faciliter l’insertion de l’individu dans une société où le travail était surtout manuel. Elle avait pour fonction de maintenir un ordre social relativement figé, cet ordre était statique et intemporel et c’est à partir de ses fondements qu’il convenait de former et de modeler l’individu de manière à le rendre adapté à celui-ci. Pour ces raisons on a longtemps cherché à éduquer les individus en contrôlant leur pensée et leur action.

La sanction faisait partie intégrante du processus de formation et sa fonction était de montrer la marche à suivre. Ce modèle d’éducation relève d’une organisation passée. Aujourd’hui, l’organisation sociale repose sur des impératifs dont le respect relève prioritairement du domaine du droit et de la morale. La formation poursuit d’autres objectifs car elle se spécialise, elle emploie d’autres méthodes. Les méthodes pédagogiques sont plus adaptées à son objet que la contrainte ou la force.

Elle s’intéresse en priorité aux besoins des personnes et elle tente d’y répondre, sa vocation l’oblige à vouloir régler les problèmes qui peuvent se poser de cette manière. Lorsque l’éducation n’apporte pas de solution c’est que la question ne relève pas de son domaine de compétence. L’important est de parvenir à trouver une cohérence d’ensemble, de construire une relation positive entre l’intérêt personnel des individus et les valeurs défendues par l’ensemble de la société.

A titre individuel les personnes en formation ne peuvent pas accepter un modèle de formation qui va contre leurs intérêts et qui ne répond pas à leur besoins, la formation a donc une dimension psychologique qui est très importante. La plupart des études économiques et financières relatives à l’effort de formation mesurent des résultats, à savoir ce que la formation permet de faire ou de ne pas faire. Cet aspect des choses valorise principalement ce qui est extérieur à l’homme. Or, il existe une dimension humaine de la formation, difficile à mesurer et qui doit être prise en compte. Pour la voir il faut partir du processus d’apprentissage. Les termes utilisés en font une mécanique, mais en réalité on parle de la dimension interne ou encore psychologique de la formation.

Des relations Humaines à construire

La formation n’est pas un processus, c’est des hommes et des relations humaines à apprécier dans toute leur complexité. En matière de formation des adultes il faut prendre le temps de s’intéresser à cet aspect des choses car les personnes qui viennent en formation ont souvent perdu l’habitude d’étudier. De plus, si elles sont sorties prématurément du système de formation, c’est souvent parce qu’elles ont connu l’échec, l’étude leur posait de grandes difficultés. Pour espérer reprendre ses études dans de bonnes conditions, il faut faire un diagnostic des difficultés rencontrées, à partir de là une orientation pourra être définie.

En cas d’échec il faut en rechercher les causes, cela revient à tenir compte des dispositions psychologiques qui ont pu contrarier la poursuite d’études. C’est difficile à faire et cela demande des compétences spécialisées, il ne s’agit pas de porter un jugement de valeur ou d’évaluer des aptitudes. Réaliser un bilan de compétences peut être une première étape, ensuite il faut construire un projet de formation. Pour ces raisons la formation des adultes doit être individualisée lorsque c’est possible, il est bon de prendre en compte la manière d’étudier de chacun, il faut éviter de se fixer des objectifs uniquement fondés sur le temps de travail ou les résultats observables.